Fabriquer un parcours d’obstacles laser n’a rien d’une mission impossible. Mais avant de pouvoir jouer aux braqueurs de banques avec vos amis, il vous faudra imiter MacGyver. Pas d’inquiétude, je prends la place de l’Agent Q, et vous explique, en détail, la construction de ce joli gadget.

Parcours d

J’en rêvais depuis tout petit. Déjà le cinéma me donnait envie d’être un véritable roi de la cambriole. De Haute Voltige à Mission Impossible, je rêvais de déjouer les meilleurs systèmes d’alarme, me torsionnant dans toutes les positions, aussi léger que « François Toulour ». Mais la réalité est cruelle, et quand j’ai compris que les banques ne possédaient probablement pas de système aussi perméable, il ne m’est apparu plus qu’une seule solution, à défaut de passer dans Fort Boyard, je devais créer mon propre système d’alarme laser. Finalement, ce n’est pas si compliqué à fabriquer. Et c’est un parfait projet pour mon petit budget.

Les FX de l’époque, ça nous fait vieillir, mais les souvenirs rendent éternels, paraît-il.

Par souci d’économie, et parce que j’avais un compte à régler avec lui, j’ai utilisé le laser du chat. Quoi qu’il en soit, il est important de choisir un laser avec une puissance n’excédant pas 1 mW, soit un laser de classe 1 ou 2. En effet, comme le joueur va passer la tête pas très loin du laser, il est plus prudent d’en choisir un qui ne lui détruira pas la rétine si celui-ci devait être le pire cambrioleur de la planète. Aussi, cela vous rassurera au moment de l’installation du système, surtout, si vous êtes également, le pire installateur de système d’alarme de la planète.

Pour refléter le laser et rendre le parcours intéressant, il est nécessaire d’utiliser de petits miroirs. L’idéal est de mettre la main sur des plaques de « carrelage » composé de tout petits miroirs, trouvable dans les magasins de bricolage au rayon salle de bain. Pour ma part, comme je ne voulais pas défoncer ma superbe boule à facettes, j’ai fais de la découpe à partir d’un vieux miroir. J’avais les outils pour, mais, adroit comme je suis, un bon coup de marteau sur le miroir donne presque le même résultat, en plus rapide. Reste à poncer les morceaux avec du papier de verre. Je n’ai pas besoin de vous préciser que cela peut-être dangereux. Et puis je ne suis pas votre mère, mais veillez quand même à porter de gros gants, des lunettes de protection, et un masque. (Croyez-moi, vous ne voulez pas de poudre de miroir dans vos poumons. Même avec un masque, restez prudent. Ça ne parait pas, mais c’est une vraie saloperie) Malgré le carnage, essayer de garder la surface de vos miroirs dans le meilleur état possible, sans quoi votre rayon laser va se dilater au bout de quelques rebonds. Gardez une taille de miroir de 4 à 5 cm environ. Les miroirs  risquent de glisser légèrement en quelques heures. Le laser pourrait sortir du champs si les miroirs sont trop petits. Une fois découpés, utilisez de la pâte à fixe blanche pour coller les morceaux sur les murs (Si vous n’aimez pas votre tapisserie, la pâte à fixe jaune fonctionne aussi)

Laser Game Maison
Voilà le résultat que ça donne dans un couloir.
Bon, les lasers restent immobiles, mais selon la disposition des miroirs, l’épreuve peut être particulièrement difficile !

Reste que pour rendre le laser visible, il vous faudra utiliser de la fumée. L’une des solutions est d’utiliser un spray anti-requin à fumée. Pour ma part, j’ai choisi d’investir quelques euros supplémentaires dans une petite machine à fumée. Les prix grimpent vite, mais sachez que même pour une grande pièce, l’entrée de gamme convient parfaitement. J’ai acheté la mienne sur le bon coin pour 15,00€.

Reste l’électronique. Nous allons utiliser un Arduino. C’est un circuit imprimé en matériel libre dont le but premier est de permettre la réalisation de prototypes expérimentaux. Sur le circuit se trouve un microcontrôleur. Ce dernier permet de faire l’interface entre l’homme et l’électronique, en convertissant des données compréhensibles lisibles par l’homme (un langage de programmation) en langage électronique binaire (lisible par les composants électroniques de type 1001010001001, où le « 1 » signifie « courant » et le « 0 » signifie « pas de courant ». Le dispositif coûte entre 3,00 et 20,00 €. Il se branche en USB. On installe les drivers, et un logiciel pour y inscrire et téléverser le programme sur la carte. Nous brancherons la carte, ainsi que quelques composants à une breadboard (circuit imprimé servant aux prototypes). Je ne peux que conseiller aux débutants de démarrer avec un kit Arduino.

Avec un Arduino, vous pouvez aussi construire un dispositif qui vous envoie un sms quand votre plante a besoin d’eau, un qui vous envoie un email quand votre dernier rapport sexuel remonte à plus d’une semaine, un drone, et plein d’autres trucs aussi inutiles que géniaux !

Pour en savoir plus sur ce que l’on peut faire avec un Arduino, je vous conseille les très bonnes vidéos de Alexandre Pailhoux.

Vous avez branché votre carte? Parfait. Commençons par allumer une LED.

D’abord, il faut savoir que votre carte est alimentée en 5V via l’USB. Mais une LED qui sera connectée à du 5V va griller. On lui implémente donc une résistance de 220 Ω. Souvenez-vous de vos cours de technologie du collège, U=RI . Si on branche la LED (et sa résistance) directement aux bornes, la LED s’allume! Youpi! Mais nous, on veut qu’elle s’allume quand on le désire. On va donc la brancher sur une entrée de la carte.

Allumer une Led avec un ArduinoCode pour faire clignoter une LED

Nous obtenons une LED qui clignote à l’intervalle voulu. Bravo, vous venez d’écrire votre tout premier programme électronique!

Passons au buzzer. Nous allons le faire sonner en même temps que la LED va s’allumer. On branche le buzzer sur une autre broche de l’arduino. On va aussi modifier le code de la LED pour simplifier ce que l’on a déjà écrit. Cela permettra d’y voir plus clair pour la dernière étape.

Faire sonner un buzzer avec un ArduinoCode pour faire sonner un buzzer avec un Arduino

Dernière étape, la photorésistance. Ce composant est une résistance variable, au même titre qu’un potentiomètre, mais qui régit en fonction de la lumière que le composant reçoit. Ainsi, la photorésistance capte la lumière et laisse passer plus ou moins de courant en fonction d’elle. Moins elle a de lumière, plus elle résiste. Plus elle a de lumière, plus elle laisse passer de courant. Simple! Nous allons donc la brancher dans notre schéma. Ainsi, la LED est éteinte tant qu’elle reçoit de la lumière. Si la quantité de lumière captée par la photorésistance baisse, la LED s’allume progressivement.

Créer un parcours dCode pour créer un parcours d

Vous pouvez souder tout ça sur circuit imprimé si vous le jugez nécessaire, pour avoir quelque chose de plus définitif.

Et voilà, c’est fini! Il ne vous reste plus qu’à jouer les Catherine Zeta-Jones !

Catherine Zeta-Jones dans Haute Voltige

Si vous avez des questions, je ferai de mon mieux pour y répondre, dans les commentaires. Alors n’hésitez pas. Et n’oubliez pas de venir sur cette page pour partager votre expérience, si vous vous lancer dans l’aventure !